Qu’on veuille devenir un artiste accompli ou simplement améliorer sa technique, se mettre des objectifs clairs et ambitieux est primordial. Mais vous comme moi, on a dû apprendre à caler nos ambitions artistiques au milieu de nos obligations du quotidien, du boulot, de la famille etc. Et à force, tout cela peut se révéler stressant, voire bouleversant !… Et si on utilisait le dessin pour se faire du bien ?
Aujourd’hui on va aborder trois techniques simplissimes, inspirées de l’art-thérapie : les pratiquer régulièrement – si possible tous les jours – aide le dessinateur à se relaxer, à se vider la tête… et au final, à se sentir plus en forme et plus concentré pour aborder de front ses ambitions !
Pourquoi ne pas commencer la journée par 5 ou 10mn de l’une de ces méthodes ?
1 – Le Zentangle® : La relaxation par les lignes.
Le nom est bizarre et pourtant : Vous êtes déjà maître de la technique !
Revenons quelques années en arrière (ou quelques mois pour les plus jeunes d’entre nous) : vous êtes au lycée, un jeudi après midi du mois de Mars en plein cours d’histoire-géo sur le Sud-Est asiatique. Vos yeux se ferment, Madame Pichu va se rendre compte que vous avez lâché l’affaire et que vous ne prenez plus de notes. Que faites-vous ? Pour vous donner une contenance et un air sérieux, vous prenez votre stylo et dessinez un triangle sur le bord de votre copie double. Puis, vous divisez ce triangle en trois triangles. Puis, vous faites un point dans le centre des triangles et ainsi de suite… jusqu’à ce que votre copie double devienne complètement psychée…et vous complètement fasciné, au point que vous seriez presque triste de vous arrêter lorsque la sonnerie retentit.
Qu’est-ce que c’est ?
Et bien le Zentangle® c’est ça! La méthode a été baptisée et théorisée il y a quelques années par les artistes américains Maria Thomas et Rick Roberts… mais le principe est universel et très simple : dans un carré de papier blanc, vous dessinez au feutre noir des formes géométriques simples et répétitives qui n’ont ni signification ni direction (c’est-à-dire que vous n’avez ni à vous soucier de la perspective ni du sens de lecture).
Bien souvent, ces formes viennent toutes seules au bout de votre stylo. Laissez-faire et vous réaliserez que, naturellement, votre main va dessiner des cercles, hachurer, ombrer, surligner, pour le simple plaisir de la sensation et de l’effet esthétique. Avec les années, cette méthode a été reprise par de nombreux artistes et typographes qui se sont fait un plaisir de créer et nommer des motifs pour inspirer les dessinateurs du monde entier. De nombreux exemples sont disponibles sur internet, en voici quelques uns :
Quel est le bénéfice ?
L’avantage de la méthode Zentangle® est qu’elle ne vise rien d’autre que la relaxation de l’esprit. La performance ? La prouesse esthétique ? On oublie. Il s’agit de se détendre, de relâcher son esprit. Et même de s’amuser (PARDON?). Grâce à la répétition de motifs géométriques, votre esprit se focalise sur une tâche simple et unique. Vous faites “passer par le corps” tout ce que vous retenez dans votre tête. Au bout de quelques minutes, vous réalisez que vos pensées flottent tranquillement, et vous appréciez seulement la beauté du geste et la douceur de la répétition. Sur le site de Maria Thomas et Rick Roberts, on apprend même que cette méthode peut être utilisée pour soigner les personnes atteintes de phobies ou d’addictions, dans la gestion de la douleur ou des conflits et même en prévention du burn-out.
Donc si Madame Pichû (ou votre patron) vous engueule parce que vous dessinez en cours (ou au bureau), vous n’avez qu’à répondre que vous êtes en pleine pratique préventive contre les accidents du travail 🙂
2 – Le Mandala : La relaxation par le coloriage
La pratique du Mandala est l’une des plus anciennes formes artistiques : on la retrouve bien sûr dans le Bouddhisme et l’Hindouisme, mais aussi dans la culture celte, nord-américaine, dans les motifs des arts musulmans, chrétiens, juifs… Il s’agit de la création d’un motif géométrique abstrait et/ou ésotérique compris dans une forme circulaire et basé sur la symétrie.
Selon les cultures, les motifs peuvent être symboliques ou non, parfois seule la réalisation de ces motifs a une valeur sacrée. Qu’est-ce que c’est ? Au-delà des aspects religieux, le Mandala se divise en deux parties : le dessin du Mandala et le coloriage du Mandala. Puisqu’il n’est pas question de technique dans cet article, mais bien de relaxation, abordons que la partie coloriage… d’autant plus qu’elle a connu un incroyable succès ces dernières années. En effet l’architecture d’un dessin de Mandala peut-être un peu complexe et nécessite quelques outils qui vous rappelleront les heures les plus sombres de votre existence (un COMPAS, un RAPPORTEUR… l’angoisse).
Depuis quelques années, on trouve des motifs mandalas gratuits sur internet ou bien de très jolis albums à colorier dans toutes les bonnes papeteries – dans tous les formats, toutes les qualités et pour tous les prix. Choisissez des couleurs contrastées (feutres de préférence, mais ça fonctionne aussi très bien avec des crayons de couleur ou de l’aquarelle) : faites confiance à votre instinct pour le choix des couleurs – même s’il vous guide sur un camaïeu un peu… audacieux. On conseillera néanmoins de s’arrêter à 5 couleurs.
Prenez votre motif de Mandala et coloriez-le à votre guise, sans chercher un effet esthétique, simplement en vous laissant guider par vos sensations. Coloriez l’intégralité du Mandala. Appréciez votre travail. Quel est le bénéfice ? Très proche de celui du Zentangle. Il s’agit de s’oublier dans la répétition d’un geste, dans l’automatisme d’une tâche simple et esthétique, afin de laisser son esprit reposer. L’état qu’on atteint après quelques minutes de pratique est proche de celui de la méditation et les effets sont les mêmes : ralentissement du rythme cardiaque, relâchement des muscles, approfondissement de la respiration… et un mental plus optimiste, si on pratique régulièrement !
Le choix des couleurs et de leurs associations peuvent même être révélateur de votre état d’esprit : stressé, peiné ou à l’inverse, heureux et équilibré ? Voilà un bon moyen d’apprendre à se connaître.
3 – Le dessin sans support
Qu’est-ce que c’est ?
Vous êtes en vacances chez vos parents et vous n’avez pas pris votre carnet de croquis ou votre album à Mandala ! Pas de panique, il est tout à fait possible de vous accorder quand même vos 10mn de méditation par le dessin…
Sans crayon ? Sans papier ? Et oui ! Mais comment ? Mais par l’observation, pardi !
Asseyez-vous et choisissez un sujet (la plante verte, oui c’est parfait). Maintenant, exercez-vous à regarder ce sujet comme un dessinateur :
– Observez le contour du sujet, lentement.
– Repérez les rapports de taille (la plante fait 3 fois la hauteur du pot, par exemple).
– Repérez les vides.
– Repérez les ombres.
– Et recommencez avec un autre sujet.
Quel est le bénéfice ?
Vous vous rappelez notre article intitulé “Dessinez avec votre cerveau droit” ? On disait que pour améliorer ses capacités à dessiner, il fallait avant tout apprendre à observer les modèles de manière “objective” (en oubliant leurs fonctions et en se concentrant sur leurs formes et leurs ombres).
Et bien il se trouve que cette technique de dessin pur est excellente pour la santé de votre petit cerveau anxieux : l’observation neutre des éléments vous permet de “faire taire votre cerveau” (bonheur!), réduire votre stress et améliorer votre respiration… et une fois de plus, à long terme, à force de pratique régulière, c’est votre état d’esprit général qui s’apaise. Pour cette technique du dessin sans support, nous nous sommes inspirés du blog Habitudes Zen que nous apprécions beaucoup et en particulier de notre article préféré : « Les 5 habitudes du dessinateur zen » par Roy Pallas. D’ailleurs, notre article participe à l’évènement “3 habitudes indispensables pour être zen au quotidien” organisé par Olivier Roland du blog Habitudes Zen !
N’hésitez pas à le lire, il y a plein de bonnes idées.