Semaine 10 – Dessiner des Visages et lâcher prise !

Yo!

  Je trouve mes dessins encore trop maitrisés (dans le mauvais sens du terme), j’ai donc essayé de dessiner avec beaucoup plus de lâcher prise et j’ai fini par me retrouver face à un paradoxe existentiel ! Ce paradoxe fait que je n’ai dessiné cette semaine que des visages, des visages, encore des visages… et un scooter.

  Bon comme je vous l’ai dit, l’idée cette semaine c’était vraiment d’essayer de lâcher prise au niveau de mon trait. On a souvent tendance à se focaliser sur les détails quand on dessine un visage car le visage fourmille d’informations subtiles comme les yeux, les sourcils, la bouche, le nez… Bref, en se concentrant sur les détails on perd parfois en fluidité, en énergie et en vie. 

  Du coup il y a pas mal de déchets mais aussi quelques bonnes choses… 

  Quand je rentre à la maison j’essaye de mettre en valeur des dessins que j’aime bien avec de la mise en valeur de gris ou de la mise en couleur. Cela permet de mettre du contraste entre les dessins et faire une page plus agréable à l’oeil. Mais aussi cela contre balance l’énergie de mon trait qui, du coup, est parfois maladroit. Des traits un peu trop foufous, qui manquent à leur mission de donner des informations de volume ou de perspective, sont secourus par la mise en valeur de gris qui soulignent plus nettement et précisément les volumes. J’essaye aussi maintenant de prendre des notes écrites sur le lieu ou les conditions dans lesquels j’ai dessiné ces pages. 

  J’ai commencé à dessiner les collègues au boulot, je vais essayer d’en faire plus 😉

  Comme chaque semaine, il y a toujours des jours avec et des jours sans. Je me rend compte qu’avec l’expérience les jours sans ne m’affectent plus de tout. J’ai conscience que la progression n’est pas une ligne droite, et qu’il est même nécessaire d’avoir des jours sans pour pouvoir rebondir et progresser réellement.

  La réussite ou non d’un dessin d’observation correspond à 100% à l’état d’esprit dans lequel on dessine. Quand je suis motivé par la tête de la personne avant même de la dessiner, c’est déjà presque gagné. Je me dis “Lui, faut pas que je le loupe”. Si la personne est déjà “appealing” à regarder, je suis dans un état d’esprit fatalement plus concentré pour retranscrire ce que je vois. Et souvent ce sont les dessins les plus réussis ! Finalement, quand on regarde n’importe quel Weekly Report on peut repérer les dessins sur lesquels je me suis ennuyé et ceux où j’ai vraiment pris mon pied! Les dessins trahissent notre concentration et inversement, notre concentration est la clé pour produire de bons dessins. Sur la fin de semaine, j’ai senti ma concentration baisser…

  Aussi pour ma dernière page j’ai lâché les visages pour revenir à plus de personnages et de situations. Un scooter qui se trouvait là. Dessiner le scooter était l’exercice opposé à tout ce que j’avais fait cette semaine. En effet, il fallait au contraire prendre mon temps pour comprendre les volumes de l’objet et maitriser mon trait. Faire un dessin “propre”. Cela à forcé ma concentration sur plus de temps. Aussi j’en ai tiré la conclusion suivante: le dessin c’est maitriser ce paradoxe où l’on doit à la fois lâcher prise sur notre trait pour laisser venir l’énergie tout en restant absolument concentré. Il faut clairement que je dessine plus de “natures mortes” pour travailler ma concentration. A terme elle ne doit faire plus qu’un avec mon lâcher prise.

Yo!